La base française à Djibouti et ses missions africaines évoluent dans un contexte géopolitique changeant. Emmanuel Macron réaffirme l’importance stratégique de cette présence militaire tout en redéfinissant son rôle sur le continent.
Un pivot stratégique en mutation
Lors de sa visite à la base aérienne 188 de Djibouti, le président français a souligné le caractère unique de cette installation militaire. Avec ses 1 500 soldats, elle représente le plus important contingent français à l’étranger. Sa position géographique en fait un atout majeur :
- À la sortie de la mer Rouge
- Face au Yémen
- Dans le détroit stratégique de Bab-el-Mandeb
Cette localisation permet à la France de surveiller une zone cruciale pour le commerce mondial entre l’Asie et l’Occident. Néanmoins, Emmanuel Macron a annoncé une évolution du rôle de cette base, traditionnellement tournée vers la mer Rouge et l’océan Indien.
Vers de nouvelles missions africaines
Le président a déclaré : « C’est aussi, et ce sera d’ailleurs à réinventer, un point de projection pour certaines de nos missions africaines. » Cette réorientation s’inscrit dans un contexte de restructuration de l’approche française sur le continent africain.
La base française à Djibouti et ses missions africaines doivent s’adapter à un environnement en mutation. Les raisons de ce changement sont multiples :
- Évolution des opinions publiques africaines
- Changements de gouvernements
- Volonté française de rebâtir des partenariats sur de nouvelles bases
Un redéploiement forcé sur le continent africain
La France se voit contrainte de repenser sa présence militaire en Afrique. Plusieurs pays ont demandé le départ des troupes françaises :
Pays | Statut |
---|---|
Mali | Retrait effectué |
Burkina Faso | Retrait effectué |
Niger | Retrait effectué |
Tchad | Retrait en cours |
Sénégal | Demande de fermeture des bases |
Cette situation reflète une reconfiguration des relations entre la France et ses anciens partenaires africains. Le rapprochement de certains pays avec la Russie a également joué un rôle dans cette évolution.
Une nouvelle approche partenariale
Emmanuel Macron a expliqué la vision française pour l’avenir : « Nous avons décidé de rebâtir un partenariat qui repose sur des partenaires respectés. » Cette approche implique :
- Une aide à la formation des forces locales
- Un soutien en équipement
- Un partage de renseignements
- Une collaboration pour des opérations spécifiques
L’objectif est de passer d’une présence militaire permanente à une coopération plus ponctuelle et ciblée, répondant aux besoins exprimés par les pays partenaires.
Djibouti : une exception dans la nouvelle stratégie française
Contrairement aux autres bases françaises en Afrique, celle de Djibouti n’est pas concernée par la réduction des effectifs. Le renouvellement du traité de coopération en matière de défense (TCMD) en juillet dernier témoigne de l’importance accordée à cette présence.
Un partenariat renouvelé
Le nouveau TCMD prévoit :
- Le maintien d’un loyer pour l’utilisation de la base
- La prise en charge de la police du ciel djiboutien par la France
- Une collaboration renforcée sur les enjeux régionaux
Cette base française à Djibouti et ses missions africaines s’inscrivent dans une vision à long terme, reconnaissant la stabilité de ce pays dans une région troublée.
Un rôle régional élargi
La visite d’Emmanuel Macron à Djibouti a également été l’occasion d’aborder des sujets régionaux avec le président Ismail Omar Guelleh, actuel président de l’IGAD (Autorité intergouvernementale pour le développement). Les discussions ont porté sur :
- La guerre au Soudan
- L’accord de paix entre la Somalie et l’Éthiopie
- La situation en Éthiopie, notamment dans les régions Oromia et Amhara
Ces échanges soulignent le rôle diplomatique que la France entend jouer dans la région, en s’appuyant sur sa présence militaire à Djibouti.
Perspectives d’avenir pour la présence militaire française en Afrique
La base française à Djibouti et ses missions africaines s’inscrivent dans une dynamique de transformation de la présence militaire française sur le continent. Cette évolution se caractérise par :
- Une réduction des effectifs dans les bases existantes (Gabon, Côte d’Ivoire)
- Un possible partage des installations avec les armées locales
- Une focalisation sur des missions de formation et d’appui ciblé
Cette nouvelle approche vise à répondre aux critiques sur le néocolonialisme tout en maintenant une influence française dans la région. La base de Djibouti, par sa position unique, joue un rôle central dans cette stratégie renouvelée.
L’avenir de la présence militaire française en Afrique dépendra de sa capacité à s’adapter aux nouvelles réalités géopolitiques du continent. La base de Djibouti, avec ses missions africaines en évolution, pourrait devenir le modèle d’une coopération militaire plus équilibrée et respectueuse des souverainetés locales.