L’élection présidentielle en Tunisie prévue pour le 6 octobre 2024 suscite des interrogations quant au retour possible d’une forme de dictature dans ce pays, considéré comme la première démocratie arabe après la révolution de 2011.
La présidentialisation du régime sous Kaïs Saïed
- En juillet 2021, le président Kaïs Saïed a gelé les activités du Parlement et destitué le Premier ministre, justifiant son acte par le blocage institutionnel récurrent depuis la révolution de 2011.
- Ce gel a été suivi de décrets accordant au président des pouvoirs quasi-absolus, marquant une présidentialisation du régime et réduisant le rôle de la justice à une simple fonction.
- Les partis politiques ont été restreints dans leurs activités, avec des mesures sévères prises à l’encontre de certains, dont la fermeture des bureaux du parti Ennahdha, autrefois le plus important du pays.
Répression et opposition entravées
- L’opposition, représentée par le Front du Salut national, peine à s’organiser en raison de la diversité idéologique de ses membres, allant des islamistes aux libéraux et militants de gauche.
- La société civile, traditionnellement forte en Tunisie, rencontre des difficultés à se mobiliser efficacement face à la répression croissante du régime, caractérisée par des arrestations politiques arbitraires et prolongées.
- Critiquer le pouvoir expose à des arrestations, touchant non seulement les politiciens mais aussi des journalistes, avocats et militants des droits de l’homme, sous prétexte de complots supposés venant de l’étranger.
Face à cette situation, le désenchantement grandit parmi la population tunisienne, en proie à des difficultés économiques croissantes et à une perte de confiance envers les représentants politiques.
Les défis pour l’élection présidentielle de 2024
- La participation électorale constitue un enjeu majeur, étant donné la baisse significative de celle-ci lors des scrutins précédents, illustrant une méfiance grandissante envers le processus démocratique sous le mandat de Kaïs Saïed.
- La préparation et la surveillance électorale seront cruciales pour assurer un processus transparent et démocratique, ainsi que pour garantir que la volonté du peuple tunisien soit respectée dans le choix de son dirigeant.
Cette période électorale sera déterminante pour l’avenir de la Tunisie et pour réaffirmer son engagement en faveur de la démocratie, face aux défis autoritaires qui se dessinent sous la présidence en cours.
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