À l’approche de l’élection présidentielle en Tunisie, l’ambiance à La Marsa et dans le reste du pays semble morose, laissant transparaître un manque d’enthousiasme chez les électeurs.
Un désir croissant d’émigration
Une enquête d’Arab Barometer, publiée en août, révèle qu’environ 46% des Tunisiens expriment le souhait d’émigrer. Cette tendance se confirme avec l’arrivée de près de 18 000 Tunisiens en Europe l’année dernière, selon l’Organisation internationale pour les migrations. Le taux de chômage des jeunes atteignant 40% au premier trimestre de cette année, la situation économique du pays ne laisse que peu de perspectives d’amélioration à ses habitants.
Une situation économique précaire
La Tunisie affiche un endettement équivalent à 80% de son Produit Intérieur Brut (PIB). Confronté à la nécessité de rembourser sa dette tout en finançant ses importations, le pays se trouve dans une impasse économique délicate. Malgré ce contexte difficile, certains restent optimistes quant à l’avenir. Pour Lofti Hamdi, l’issue des élections présidentielles pourrait apporter un changement positif en permettant de redresser le pays et de répondre aux préoccupations des jeunes, notamment la flambée des prix des denrées alimentaires de base.
- Le prix d’un kilo de concombres s’élève à 4,5 dinars (1,4 dollar)
- Les tomates coûtent 1,8 dinar (0,60 dollar)
- Les pommes de terre sont à 2,4 dinars (0,80 dollar)
Avec un revenu journalier oscillant entre 30 à 35 dinars (9,7 à 11,3 dollars), l’achat de légumes devient un luxe pour de nombreux Tunisiens, rendant l’acquisition de viande encore plus inabordable.
- En 2022, un prêt a été négocié avec le FMI, mais reste bloqué en raison du refus de Tunis de se plier aux exigences des institutions financières en matière de réformes préalables à tout déblocage des fonds.
- L’élection présidentielle est prévue pour le 6 octobre, et l’actuel président, Kais Saied, élu en 2019, devrait briguer un second mandat.
Face à ces enjeux majeurs, le choix du prochain président de la Tunisie revêt une importance cruciale pour l’avenir socio-économique du pays et la confiance de sa population envers les institutions gouvernementales.