Les manifestations au Tchad contre la France s’intensifient à N’Djamena, témoignant d’une tension croissante entre les deux pays. La capitale tchadienne est le théâtre d’une mobilisation citoyenne sans précédent, reflétant un sentiment anti-français grandissant.
Un rassemblement pacifique mais déterminé
Dès les premières heures de la matinée, une centaine de manifestants se sont réunis sur l’esplanade du Stade municipal du quartier Ndjari. Les slogans scandés par la foule ne laissaient aucun doute sur le message porté : « Tchad hourra, Franssa barra » (Tchad bravo, France dehors) et « Le Tchad appartient aux Tchadiens ». Ces manifestations au Tchad contre la France marquent un tournant dans les relations entre les deux nations.
La composition du cortège était variée, mais principalement dominée par une jeunesse engagée. Des leaders religieux musulmans ont également pris part au mouvement, soulignant la diversité des acteurs impliqués dans cette contestation. Ce rassemblement, bien qu’autorisé par les autorités, traduit une volonté ferme de changement dans la politique étrangère du pays.
Une mobilisation qui s’étend
Au fil de la journée, le mouvement a pris de l’ampleur, dépassant le cadre initial de la manifestation organisée. Des élèves du lycée public Felix Eboué ont spontanément rejoint les rues du troisième arrondissement, tandis que des étudiants de l’École normale supérieure manifestaient aux alentours de leur établissement. Ces manifestations au Tchad contre la France se sont ainsi propagées dans plusieurs quartiers de N’Djamena.
L’ambiance dans la capitale était électrique, avec des véhicules et des motos arborant fièrement les couleurs nationales tchadiennes. Les klaxons résonnaient joyeusement, traduisant un sentiment de fierté nationale et de détermination face à l’ancien colonisateur.
Réaction des autorités et mesures de sécurité
Face à l’ampleur des manifestations au Tchad contre la France, les autorités ont pris des mesures pour assurer la sécurité des lieux sensibles. Les forces de défense et de sécurité ont été déployées en nombre pour quadriller la zone des ambassades et des ministères. Malgré la tension palpable, aucun incident violent n’a été signalé au cours de la matinée, témoignant du caractère pacifique de la mobilisation.
Déclaration du Premier ministre tchadien
Dans ce contexte tendu, le Premier ministre tchadien, Allamaye Halina, a pris la parole pour la première fois depuis l’annonce de la rupture des accords de coopération militaire avec la France. Ses déclarations ont apporté des précisions importantes sur la position du gouvernement :
- Une commission a été créée le 4 décembre pour mettre en œuvre la dénonciation de l’accord de coopération militaire franco-tchadien.
- Cette commission doit coordonner avec la partie française un « retrait ordonné le plus tôt possible » des troupes françaises présentes sur le sol tchadien.
- Le Premier ministre a souligné que le partenariat avec la France « a montré ses limites » et que l’armée tchadienne ne tirait « aucune valeur ajoutée de cet accord ».
Allamaye Halina a insisté sur la nécessité pour le Tchad de compter sur ses propres forces et moyens. Il a appelé à une « lecture lucide et dépassionnée » de la décision tchadienne, précisant qu’il ne s’agissait pas d’une rupture diplomatique avec la France.
Implications et perspectives
Ces manifestations au Tchad contre la France s’inscrivent dans un contexte plus large de remise en question des relations franco-africaines. Le Tchad, longtemps considéré comme un allié stratégique de la France dans la région sahélienne, semble amorcer un virage important dans sa politique étrangère.
Enjeux géopolitiques
La décision du Tchad de mettre fin à sa coopération militaire avec la France pourrait avoir des répercussions significatives sur l’équilibre des forces dans la région. Le pays, qui abrite le quartier général de l’opération Barkhane, joue un rôle clé dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Ce repositionnement stratégique soulève des questions sur l’avenir de la présence militaire française dans la région et sur la capacité du Tchad à assurer seul sa sécurité face aux menaces terroristes.
Réactions internationales
Les manifestations au Tchad contre la France et la décision du gouvernement tchadien sont suivies de près par la communauté internationale. Les autres pays africains, en particulier ceux de la région sahélienne, observent attentivement l’évolution de la situation, qui pourrait influencer leurs propres relations avec l’ancienne puissance coloniale.
Tableau : Évolution des relations franco-tchadiennes
Période | Événement | Impact |
---|---|---|
1960 | Indépendance du Tchad | Début des relations diplomatiques |
1986-2014 | Opération Épervier | Présence militaire française continue |
2014-2023 | Opération Barkhane | Coopération militaire renforcée |
2023 | Manifestations et rupture de l’accord militaire | Remise en question des relations bilatérales |
L’avenir des relations entre le Tchad et la France reste incertain. Les manifestations au Tchad contre la France marquent un tournant historique dans les rapports entre les deux pays. Alors que le gouvernement tchadien affirme sa volonté d’indépendance et d’autonomie, il reste à voir comment cette nouvelle dynamique influencera la stabilité régionale et les enjeux sécuritaires au Sahel.