L’autorité médiatique burkinabè suspend TV5 Monde pour six mois et lui inflige une amende, dénonçant des propos jugés tendancieux.
TV5 Monde suspendu pour six mois
Le 18 juin, les autorités du Burkina Faso ont annoncé la suspension de TV5 Monde pour une durée de six mois. Cette mesure fait suite à la diffusion d’une émission jugée problématique par le Conseil supérieur de la communication (CSC) du pays, qui a également imposé une amende de 50 millions de francs CFA à la chaîne francophone, soit environ 76 000 euros.
- La décision a été motivée par une édition du journal du 17 juin, mettant en vedette Newton Ahmed Barry, journaliste et ancien président de la commission électorale burkinabè. Ce dernier a critiqué le régime militaire en place, ce qui a déclenché la réaction du CSC.
- Le conseil a reproché à TV5 Monde d’avoir diffusé des insinuations malveillantes, des propos tendancieux assimilés à de la désinformation, et des affirmations minimisant les efforts déployés par les autorités et les forces de sécurité dans la gestion de la situation sécuritaire du pays.
Précédentes sanctions et contexte politique
Cette suspension n’est pas la première pour TV5 Monde au Burkina Faso. En effet, la chaîne avait été suspendue pendant deux semaines le 28 avril pour la diffusion d’un rapport de Human Rights Watch accusant l’armée de violations des droits de l’homme. Son site internet, ainsi que six autres sites d’informations, avaient également été suspendus.
- Depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré en octobre 2022, plusieurs médias étrangers, principalement français, ont été temporairement ou définitivement suspendus. Cette tendance soulève des questions sur la liberté de la presse et l’indépendance des médias au Burkina Faso.
En conclusion, la suspension de TV5 Monde et l’amende infligée par les autorités burkinabè soulignent les tensions qui persistent entre les médias et le pouvoir en place, ravivant les débats sur la liberté d’expression et le rôle des médias dans une société démocratique.