La volonté du Sénégal de changer de monnaie et de sortir du franc CFA suscite un vif débat et des enjeux stratégiques majeurs. Cette démarche, portée par le président Bassirou Diomaye Faye, soulève des questionnements sur l’avenir de la région ouest-africaine en matière de stabilité économique et de souveraineté monétaire.
Une décision complexe et stratégique
Changer de monnaie, notamment en se détachant du franc CFA, ne se fait pas sans prudence. Si cette monnaie qui a longtemps symbolisé l’influence française offre une stabilité monétaire précieuse, son remplacement par l’Eco, une monnaie commune à 15 pays de la région, nécessite une transition minutieuse. La sortie du franc CFA présente des défis tels que la prévention de la fuite des capitaux, l’éviction de toute déstabilisation économique et le maintien de l’indépendance nationale face à d’autres puissances étrangères.
- La volonté de changer de monnaie est largement soutenue par la population sénégalaise, mais sa mise en œuvre doit être assortie de précautions pour assurer la transition en douceur.
- Le Sénégal, engagé dans le projet Eco, fait face à des pressions de la part du Nigeria, première puissance africaine, pour accepter des conditions délicates liées à cette nouvelle monnaie commune.
- Le président Bassirou Diomaye Faye souhaite accélérer l’adoption de l’Eco afin de bénéficier des opportunités économiques qu’elle offrirait aux entreprises sénégalaises dans un marché élargi de 350 millions de consommateurs.
Des enjeux politiques et stratégiques régionaux
La transition vers l’Eco, prévue pour 2022, est ralentie par la pandémie de Covid-19 et par les divergences entre certains pays ouest-africains, dont le Sénégal, et le Nigeria. Les conditions imposées par ce dernier pourraient compromettre l’indépendance financière du Sénégal, poussant ainsi le président Faye à envisager d’autres alternatives pour garantir la souveraineté monétaire du pays.
- La position du Sénégal vis-à-vis de la sortie du franc CFA est associée à des décisions stratégiques, comme la fermeture des bases militaires françaises sur son territoire, suivant l’exemple d’autres pays de la région.
- La démarche du président Faye, en quête d’un équilibre entre les intérêts nationaux et régionaux, pourrait fragiliser les relations traditionnelles entre le Sénégal et la France, marquant ainsi un tournant significatif dans la politique monétaire et géopolitique de la région.
Au cœur de ces enjeux, la décision de changer de monnaie n’est pas seulement économique, mais aussi politique, englobant des implications profondes qui pourraient redéfinir les relations entre le Sénégal, la France et les autres pays de la région ouest-africaine. La voie vers une souveraineté monétaire pleine et entière reste un objectif majeur pour le président Bassirou Diomaye Faye, qui s’efforce de naviguer dans un paysage complexe où les intérêts nationaux et régionaux se mêlent.







