Les États-Unis achèvent le transfert de leur dernière base militaire hors du Niger, marquant ainsi la fin d’une ère pour la sécurité régionale dans la région. Cette décision intervient dans un contexte de retrait des forces occidentales du Sahel, soulevant des questions sur l’avenir de la stabilité et de la coopération régionale.
Le retrait des forces occidentales du Sahel
Le retrait de la base aérienne 201 à Agadez et de la base aérienne 101 à Niamey s’inscrit dans un mouvement plus large de départ des forces occidentales du Sahel. Les troupes allemandes ont également prévu de quitter le Niger ce mois-ci, reflétant ainsi un changement significatif dans la dynamique sécuritaire de la région.
- Les mouvements de troupes étrangères font suite au coup d’État militaire au Niger en 2023, ainsi qu’aux crises politiques survenues au Mali en 2020 et au Burkina Faso en 2022.
- Cette succession d’événements a conduit les pays de la région à expulser les forces étrangères et à réévaluer leurs relations avec les puissances occidentales, marquant un tournant dans la gestion sécuritaire du Sahel.
Les enjeux de sécurité et de coopération régionale
Aneliese Bernard, directrice de Strategic Stabilization Advisors, met en lumière les défis et les conséquences de ce retrait des forces occidentales pour la région. Selon elle, ce départ laisse un vide sécuritaire important qui pourrait impacter non seulement le commerce et l’aide humanitaire dans le Sahel, mais aussi la protection des ressources naturelles.
- La sécurité des zones extractives, telles que celles autour d’Agadez où se trouvent d’importantes réserves d’uranium, devient une préoccupation majeure en l’absence de présence militaire étrangère.
- L’incertitude plane sur la gestion future des partenariats par la junte nigérienne, en particulier en ce qui concerne l’accès aux ressources naturelles, comme en témoigne la révocation du permis de la société française Orano pour une mine d’uranium.
Cependant, des rumeurs évoquent des négociations entre des entreprises américaines et canadiennes avec la société nigérienne responsable des mines d’uranium, suggérant une possible continuation des opérations minières au Niger malgré le retrait des forces militaires étrangères.
Malgré ces défis, le Niger a la possibilité de renforcer ses propres capacités de sécurité et de coopération régionale, notamment grâce à des alliances telles que l’Alliance des États du Sahel. Ce renforcement pourrait représenter une opportunité pour stabiliser la région et assurer un accès sécurisé à l’aide humanitaire pour les populations les plus vulnérables.
