En Tunisie, le président Kaïs Saïed a récemment opéré un remaniement ministériel majeur, suscitant une vague de réactions et d’interrogations au sein de la population.
Remaniement ministériel inattendu
Le remaniement ministériel annoncé par le chef d’État tunisien a été marqué par le remplacement de 19 ministres, dont les portefeuilles clés des affaires étrangères et de la défense. Parmi les nouvelles nominations, on retrouve Mohamed Ali Nafti, un ancien diplomate rompu aux affaires internationales, nommé ministre des affaires étrangères. De même, Khaled Shili, également issu du corps diplomatique, a été désigné ministre de la défense. Trois secrétaires d’État ont également été nommés pour accompagner certains ministres dans leurs missions.
Contexte de crise et mécontentement
Ce remaniement ministériel intervient dans un contexte particulièrement délicat pour la Tunisie, confrontée à une crise financière profonde et à une grogne sociale croissante, alimentée notamment par des coupures récurrentes d’eau et d’électricité à travers plusieurs régions du pays. Le président Saïed a motivé cette réorganisation gouvernementale par la nécessité de garantir ce qu’il qualifie de « sûreté nationale ».
- Le président Saïed, qui a consolidé son emprise sur le pouvoir depuis un coup d’État le 25 juillet 2021, est critiqué par l’opposition pour son autoritarisme croissant.
- Certaines voix au sein de la société civile et des partis politiques ont exprimé des inquiétudes quant à d’éventuelles dérives autoritaires et à l’impact de ces changements sur la démocratie tunisienne, acquise après la révolution de 2011.