Le 07 septembre, les Algériens étaient appelés aux urnes pour une élection présidentielle qui ne semblait guère susciter un enthousiasme généralisé. Alors que le président sortant Abdelmadjid Tebboune était en bonne position pour remporter un second mandat, les attentes de changement étaient modestes parmi les électeurs, sceptiques quant à l’impact de ce scrutin sur la situation politique actuelle.
Des attentes mitigées et un paysage politique restreint
Depuis les élections de 2019 qui avaient entrainé des espoirs de changement, de nombreux Algériens ont exprimé leur déception face à l’absence d’améliorations significatives. Les promesses électorales semblent souvent rester vaines, renforçant le scepticisme de la population. Cette année, le paysage politique se résumait à trois principaux candidats, dont le président sortant, mais aucun ne parvenait à convaincre pleinement les citoyens.
- Abdelaali Hassani Cherif, un islamiste de 57 ans
- Youcef Aouchiche, 41 ans, socialiste et ancien journaliste
- Président sortant Abdelmadjid Tebboune, 78 ans
Le manque de diversité des programmes et des visions politiques a laissé de nombreux électeurs indifférents. Mourad Boulaam, un résident d’Alger, a exprimé ce désenchantement en déclarant que les candidats semblaient tous se ressembler, ne laissant aucune option convaincante pour exprimer ses aspirations politiques.
Un enjeu de mobilisation populaire
Après les appels au changement lors des précédentes élections, notamment du mouvement Hirak, l’enjeu majeur de ce scrutin résidait davantage dans le taux de participation que dans l’issue prévisible de la victoire du président sortant. Les observateurs politiques ont souligné que la mobilisation citoyenne et le soutien populaire étaient cruciaux pour mesurer l’engagement de la population dans le processus électoral.
- Le taux de participation : un indicateur clé
Le politologue Tarik Hafid a souligné que le véritable défi pour cette élection était de savoir si les Algériens répondraient massivement à l’appel des urnes, renouvelant ainsi leur engagement civique ou, au contraire, maintiendraient une certaine réserve, reproduisant le désengagement constaté lors des précédents scrutins.
Ainsi, la question cruciale restait de savoir si les électeurs algériens allaient se mobiliser en nombre suffisant pour donner une légitimité populaire à cette élection, ou s’ils allaient maintenir une position de retrait, illustrant ainsi un désintérêt persistant pour le processus électoral dans le pays.