L’ONU et d’autres organisations internationales ont exprimé leur prudence face au sommet des dirigeants africains organisé par la Première ministre italienne Giorgia Meloni. Ce sommet avait pour objectif de présenter le grand plan de développement de l’Italie pour le continent africain, dans l’espoir de réduire les flux migratoires.
Les réactions de l’ONU
Amy Pope, directrice générale de l’Organisation internationale pour les migrations des Nations Unies, a salué les discussions qui ont eu lieu lors du sommet, mais a mis en garde contre une réduction des missions de sauvetage en mer Méditerranée. Elle a souligné que l’aide au sauvetage ne peut pas être assumée par un seul pays et que les vies humaines en mer doivent être protégées.
Les doutes sur l’impact à court terme
Giampaolo Silvestri, secrétaire général de l’AVSI, une importante fondation italienne à but non lucratif pour le développement en Afrique, a déclaré qu’il est peu probable que le plan ait un impact à court terme sur la question de la migration irrégulière en provenance d’Afrique.
Le sommet, le premier événement majeur de la présidence italienne du Groupe des Sept, a réuni deux douzaines de dirigeants africains, des représentants de l’Union européenne, des Nations Unies et des institutions financières internationales. L’Italie, qui est longtemps restée au cœur des débats sur la migration en Europe, présente son plan de développement comme une solution pour créer des conditions de sécurité et économiques en Afrique, afin de dissuader les jeunes de tenter des migrations dangereuses à travers la mer Méditerranée.
Le plan de développement de l’Italie
Dans son discours d’ouverture, Giorgia Meloni a présenté une série de projets pilotes dans des pays individuels, visant à faire de l’Afrique un important exportateur d’énergie vers l’Europe. L’Italie souhaite ainsi réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie suite à l’invasion de l’Ukraine par Moscou. Le plan comprend également des projets dans d’autres domaines tels que l’éducation, les soins de santé, l’eau, l’assainissement, l’agriculture et les infrastructures.
Ce sommet, qui se tient au Sénat italien pour illustrer l’engagement de toutes les institutions publiques italiennes dans ce projet, marque la première fois qu’une telle réunion se déroule au niveau des chefs d’État ou de gouvernement. Le soutien de l’ONU et d’autres organisations internationales est primordial pour s’assurer du succès de ce plan.
Les critiques à l’encontre du plan
En parallèle du sommet, des députés verts et des membres de l’opposition italienne ont organisé une contre-conférence au parlement italien pour critiquer le plan Mattei, le qualifiant de « néocolonial » et accusant l’Italie d’exploiter à nouveau les ressources naturelles de l’Afrique.
Il est important de noter que les réactions à ce sommet sont mitigées. Si certaines organisations expriment leur soutien et soulignent la nécessité de la coopération internationale pour résoudre la question migratoire, d’autres restent sceptiques quant à l’impact à court terme du plan de développement de l’Italie.
Il est essentiel de continuer à suivre les développements de ce plan et de s’assurer que les mesures mises en œuvre respectent les droits de l’homme et contribuent réellement au développement durable de l’Afrique.