Le retrait du permis d’exploitation d’un important gisement d’uranium au Niger par l’entreprise française Orano a secoué l’industrie minière internationale et les relations entre Paris et Niamey.
Contexte de la décision
Le 20 juin, Orano, anciennement Areva, a annoncé que le Niger avait annulé son permis d’exploitation du site d’Imouraren, l’un des plus grands gisements d’uranium au monde. Cette décision intervient dans un climat de tension entre le régime militaire nigérien et le gouvernement français, qui avait la responsabilité de superviser l’exploitation du site.
- Les tensions entre Paris et Niamey ont émergé en raison des demandes répétées du gouvernement nigérien de revoir les termes des accords d’exploitation minière dans le pays, soulignant la nécessité d’une plus grande équité dans le partage des revenus issus des ressources naturelles.
- La décision de retirer le permis d’Orano est perçue comme un signal fort envoyé par le Niger pour affirmer sa souveraineté sur ses ressources minières et son intention de renégocier les contrats miniers avec les entreprises étrangères.
Conséquences sur l’approvisionnement en uranium
Malgré le retrait du permis d’Orano, le ministère français de l’Économie a affirmé que la sécurité d’approvisionnement du pays en uranium n’était pas menacée, qualifiant le gisement d’Imouraren de non critique. Cependant, cette décision soulève des préoccupations quant à l’impact sur l’approvisionnement mondial en uranium, alors que la demande d’énergie nucléaire reste stable dans de nombreux pays.
- Le site d’Imouraren, avec des réserves estimées à 200 000 tonnes, aurait dû jouer un rôle majeur dans la production mondiale d’uranium.
- La chute des prix de l’uranium après l’accident nucléaire de Fukushima en 2011 avait déjà retardé le démarrage de l’exploitation du site, créant des incertitudes quant à la disponibilité future de ce minerai stratégique.
Cette situation met en lumière l’importance des négociations entre les gouvernements et les sociétés minières dans la gestion des ressources naturelles des pays producteurs et soulève des questions sur la stabilité des approvisionnements mondiaux en uranium à long terme.