Un musée de Kampala se prépare à accueillir trente-neuf objets ethnographiques ougandais revenant d’un long exil à l’Université de Cambridge, en Angleterre. Cette restitution marque un tournant important dans la quête de sens et d’identité culturelle pour ces artefacts précieux.
Restitution des Objets Ethnographiques
Les trente-neuf objets ethnographiques ougandais, initialement acquis par un missionnaire anglican à la fin du 19e siècle, étaient exposés depuis des décennies à l’Université de Cambridge. Le conservateur britannique, Mark Elliot, souligne l’importance de ramener ces objets sur leur terre d’origine pour les étudier, découvrir leur histoire et leur signification actuelle. Cette démarche vise à impliquer les Ougandais dans la recherche et la préservation de leur patrimoine culturel.
Un Retour Partiel sous Forme de Prêt
- Les autorités ougandaises espéraient une restitution totale des œuvres mais acceptent finalement un prêt de trois ans, renouvelable sous conditions, car ces objets restent la propriété du Royaume-Uni.
- Ces trente-neuf pièces ne sont qu’une infime partie des plus de 1 500 objets ethnographiques ougandais conservés par le musée de Cambridge. Des discussions sont en cours avec d’autres institutions pour le retour d’autres artefacts à leur pays d’origine.
Combat pour la Restitution
La restitution de ces œuvres soulève des enjeux majeurs en termes de justice historique et de préservation du patrimoine africain. Jackline Nyiracyiza, Commissaire en charge des musées et des monuments en Ouganda, souligne que le pillage colonial a privé l’Afrique non seulement de ses richesses matérielles mais aussi de son patrimoine culturel, une perte profonde qui doit être réparée.
Un Combat Mondial pour la Restitution
- Le Nigeria et le Bénin ont réussi à rapatrier certaines de leurs œuvres réclamées aux anciennes puissances coloniales, symbolisant une avancée dans la quête de restitution.
- L’Union africaine, quant à elle, a placé le retour des objets culturels africains au cœur de ses priorités, cherchant à coordonner les efforts continentaux en faveur de la récupération du patrimoine pillé pendant la période coloniale.
Ce mouvement de restitution des biens culturels africains marque une étape cruciale vers la reconnaissance et la valorisation des héritages artistiques, ethnographiques et historiques des pays africains, appelant à une réévaluation des politiques muséales et à une plus grande collaboration internationale pour préserver la diversité culturelle de l’Afrique.