Après avoir été condamnés à des années de prison pour avoir dénoncé la corruption et les abus de pouvoir au Maroc, trois journalistes ont été libérés suite à une grâce royale accordée par le roi Mohammed VI.
Grâce royale pour les journalistes emprisonnés
Les journalistes Omar Radi, Taoufik Bouachrine et Soulaimane Raissouni ont été libérés parmi 2 278 personnes graciées par le roi cette semaine, selon le ministère marocain de la Justice. Cette décision a été prise à l’approche de la fête nationale marquant le 25e anniversaire de l’accession au trône de Mohammed VI. La loi marocaine autorise le roi à accorder des grâces qui s’appliquent aux peines d’emprisonnement, mais pas aux sanctions civiles ni aux compensations financières.
Réactions et contexte
Les journalistes ont été libérés à Tiflet, sous les acclamations des partisans. Si les défenseurs des droits de l’homme saluent cette nouvelle, ils soulignent que cela ne réfute pas les accusations de motivations politiques dans les poursuites judiciaires des autorités marocaines contre les journalistes. Certains militants estiment qu’il reste d’autres dissidents incarcérés et attendent des avancées démocratiques.
- Les journalistes emprisonnés comme symboles de la répression au Maroc
- Le Maroc critiqué par la communauté internationale pour ses actions contre la presse et les dissidents
- Les allégations de crimes sexuels rejetées comme politiquement motivées par les journalistes
Les accusations de crimes sexuels portées contre les journalistes ont suscité des réactions mitigées. Ces allégations ont été démenties avec force par les intéressés, qui les considèrent comme des manœuvres politiques en lien avec leurs activités professionnelles. Le Maroc a été critiqué par plusieurs instances internationales pour sa répression de la liberté de la presse et des critiques politiques.
Des rapports de 2022 de Human Rights Watch ont mis en lumière une série de poursuites judiciaires contre des critiques politiques au Maroc, dénonçant des pratiques visant à réduire au silence les voix dissidentes. Les médias supportant le pouvoir en place ont largement couvert les affaires des journalistes incriminés.
Les condamnations et les grâces
Les peines des journalistes Taoufik Bouachrine, Soulaimane Raissouni et Omar Radi variaient de cinq à douze ans de prison pour des accusations d’agression sexuelle et de viol. Leur libération intervient après une intense mobilisation internationale de la société civile et d’organisations de défense des droits de l’homme.
- Taoufik Bouachrine, condamné à 12 ans de prison en 2018
- Soulaimane Raissouni, condamné à cinq ans de prison en 2021
- Omar Radi, condamné à six ans de prison en 2021
En plus des journalistes, d’autres personnes graciées, dont le YouTubeur Reda Taoujni et les militants Youssef El Hirech et Saida Alami, témoignent d’un geste plus large du roi vis-à-vis des prisonniers.