En République démocratique du Congo, des centaines de personnes ont manifesté mercredi devant le tribunal suprême pour demander la libération des prisonniers politiques, dont les trois figures les plus importantes de l’opposition du pays. À la fin de la manifestation, des représentants des partis d’opposition ont remis au ministre de la Justice une déclaration accusant le président du Congo, Félix Tshisekedi, de tenter de « museler les opposants » et de « faire taire les voix dissidentes ». Les manifestants ont demandé la libération de Jean-Marc Kabund, leader du parti Alliance pour le changement, de Mike Mukebayi, ancien membre du parlement provincial pour le parti Ensemble pour la République, et de Seth Kikuni, candidat aux élections présidentielles de l’an dernier.
Situation des prisonniers politiques
**Jean-Marc Kabund** et **Mike Mukebayi** ont été arrêtés l’année dernière pour « insulte au chef de l’État » et « propagation de fausses rumeurs ». Kabund a été condamné à sept ans de prison après avoir accusé le président de corruption et de détournement de fonds, tandis que Mukebayi est actuellement en prison dans l’attente de son procès.
- La prison centrale de Makala, où Kabund et Mukebayi sont détenus, est surpeuplée, accueillant plus de 12 000 détenus pour une capacité de 1 500 places.
- Une tentative d’évasion récente a conduit à la mort de 129 personnes, certaines tuées par des gardiens et des soldats, d’autres dans une bousculade due à la surpopulation carcérale.
Actions répressives et réactions de l’opposition
**Seth Kikuni**, arrêté récemment pour « incitation à la désobéissance civile » et « propagation de fausses rumeurs », est détenu par les services de renseignement congolais. La répression politique en cours au Congo a soulevé une vague de critiques, notamment suite à l’annonce de la candidature du pays pour un siège au Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
- L’opposition et des organisations de la société civile, dont la Fondation Bill Clinton pour la paix, contestent cette candidature, arguant que le Congo ne respecte pas les normes internationales en matière de droits de l’homme.
- Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies est chargé d’examiner les bilans nationaux, nommer des enquêteurs indépendants et enquêter sur les violations des droits de l’homme.
- Des critiques ont été émises sur l’appartenance de certains membres au Conseil, laissant entendre que des États peu respectueux des droits de l’homme cherchent à s’y protéger mutuellement.
Depuis sa création en 2006, le Conseil des droits de l’homme a suscité des débats sur la crédibilité de ses membres et le véritable objectif de certains pays à y siéger, en raison de leurs propres violations présumées des droits de l’homme.