Le nombre d’Africains contraints au déplacement en raison de conflits a augmenté au cours de la dernière année, atteignant plus de 40 millions de personnes. Cette crise humanitaire a également des répercussions économiques importantes qui dépassent les frontières des pays directement touchés. Isaac Kwaku Fokuo, cofondateur de la coalition Amahoro, souligne l’importance de l’impact économique de cette crise. Au Soudan par exemple, on observe une baisse de l’économie d’environ 12% en 2023. Cette situation a également des conséquences sur les pays voisins, comme le Kenya dont les exportations de thé ont diminué à cause des troubles civils au Soudan. Les perturbations économiques liées au déplacement forcé des populations ont un impact sur l’emploi, le PIB, etc.
Pour atténuer cette crise du déplacement, l’intervention du secteur privé est cruciale. Le secteur privé africain s’est considérablement développé au cours des 20 dernières années et dispose de nombreux capitaux. Investir dans la résolution de cette crise n’est pas seulement une question de charité, c’est aussi un investissement dans son propre activité économique. La paix et la stabilité des États-nations sont essentielles au bon fonctionnement des entreprises. De plus, investir dans les réfugiés ou les personnes déplacées permet de former une main-d’œuvre pour l’avenir et de développer les infrastructures des pays touchés afin de favoriser les activités commerciales. Enfin, il s’agit également d’une question de responsabilité et de solidarité envers son continent.
Cependant, il existe un défi de durabilité dans les collaborations entre le secteur privé et les acteurs impliqués dans la résolution de la crise du déplacement. Pour surmonter ce défi, il est nécessaire que les Africains mènent cette conversation et travaillent en partenariat avec des acteurs internationaux. Il est important de disposer de recherches, de données et d’informations nécessaires pour développer des projets soutenus par le secteur privé. Il s’agit de travailler ensemble en tant que partenaires pour faire avancer les choses et de ne pas laisser cette initiative être dirigée par d’autres.
En conclusion, la crise du déplacement en Afrique a des conséquences économiques significatives. Le secteur privé a un rôle essentiel à jouer dans la résolution de cette crise en investissant dans la paix, la stabilité et le développement des pays touchés.