Un tribunal kényan a rendu un jugement déclarant la mort par balle d’un journaliste pakistanais par la police à Nairobi en 2022 comme illégale et inconstitutionnelle, selon un avocat et la famille du journaliste.
Un meurtre illégal et inconstitutionnel
- La juge Stella Mutuku a condamné le procureur général et le directeur des poursuites publiques du Kenya pour leur manque d’action dans l’enquête sur le décès d’Arshad Sharif, survenu lorsque la police a ouvert le feu sur sa voiture à un poste de contrôle routier.
- La famille d’Arshad Sharif a accusé une unité d’élite de la police kényane d’avoir volontairement tué le journaliste pakistanais, âgé de 50 ans, qui avait fui le Pakistan pour éviter des poursuites judiciaires dans son pays.
Une enquête conclut à un « assassinat planifié »
- En décembre 2022, des enquêteurs pakistanais ont qualifié le meurtre de Sharif de « planifié ». Ils ont suggéré que la balle mortelle provenait de l’intérieur du véhicule ou avait été tirée à bout portant.
- Les autorités kenyanes poursuivent leur enquête sur cet assassinat, mais aucun policier impliqué dans la fusillade n’a encore été arrêté ou inculpé.
Dans son verdict, la Cour a ordonné aux autorités kényanes de finaliser l’enquête sur les policiers impliqués et de verser une indemnisation de 10 millions de shillings kenyans (environ 78 000 dollars) à la famille de Sharif.
Attente de poursuites judiciaires
- L’avocat de la veuve de Sharif, Javeria Siddique, a salué la décision comme une victoire majeure, espérant que le procureur général engagera des poursuites contre les deux officiers soupçonnés d’avoir tiré sur M. Sharif au barrage routier.
- L’assassinat a profondément affecté le Pakistan, où des milliers de personnes ont assisté aux funérailles de M. Sharif, bien que le gouvernement pakistanais ait nié toute implication de ses institutions dans sa mort.
Révélation de l’intentionnalité du meurtre
- La veuve de Sharif, Mme Siddique, a exprimé son soulagement que la justice reconnaisse enfin que son mari a été tué délibérément, malgré les premières déclarations de la police évoquant une « erreur d’identité » lors de la fusillade.
- Elle a déposé une plainte contre la police kenyane aux côtés des syndicats de journalistes locaux, affirmant que même si son mari ne reviendra pas, la vérité sur son assassinat est désormais publique.
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