Depuis plusieurs semaines, le Cameroun mène une campagne de vaccination sans précédent visant à immuniser les nourrissons contre le paludisme, une maladie mortelle transmise par les moustiques. Alors que les vaccins offrent de l’espoir, la résistance croissante des moustiques aux insecticides soulève des défis majeurs dans la lutte contre cette maladie.
Lutte innovante contre les moustiques au Cameroun
Face à la résistance des moustiques aux insecticides, des chercheurs camerounais, notamment Agnès Antoinette Ntoumba, travaillent à trouver des solutions alternatives. Cette chercheuse explore depuis cinq ans des combinaisons de plantes aux propriétés larvicides telles que le citron, la lime, l’oranger, la goyave et les feuilles de moringa. Son objectif est de créer des bio-insecticides abordables et accessibles à tous, en pulvérisant ces substances sur les sites de reproduction des moustiques.
Utilisation de nanoparticules pour renforcer l’action des plantes
Une particularité de la recherche d’Agnès Antoinette Ntoumba réside dans l’association de ces mélanges de plantes avec des nanoparticules métalliques. Ces particules minuscules stimulent l’efficacité des plantes en tuant les larves de moustiques. Ce processus, basé sur l’utilisation de sels de métaux tels que l’argent, le zinc ou l’or, conduit à la création d’insecticides écologiques après une réaction chimique.
Afin de poursuivre ses travaux, la chercheuse recherche des financements internationaux pour équiper son laboratoire à Douala d’un insectarium, et ainsi renforcer les efforts de lutte contre le paludisme.
Résistance aux insecticides en France et perspectives d’avenir
En France, bien que le moustique responsable de la propagation du paludisme ne soit pas présent, le moustique-tigre, vecteur d’autres maladies comme la dengue, le chikungunya et le zika, sévit sur une grande partie du territoire. La question de la résistance des moustiques aux insecticides se pose également dans l’Hexagone.
Importance des insecticides naturels
Grégory L’Ambert, entomologiste, souligne l’intérêt croissant des insecticides naturels dérivés de plantes pour lutter efficacement contre les moustiques. En France, des végétaux comme les aiguilles de pin présentent des propriétés répulsives pour ces insectes. Il met en garde contre le risque d’une prolifération accrue des moustiques, favorisée par les températures douces de l’hiver et appelle à explorer de nouvelles solutions pour contenir cette expansion.
En somme, la recherche de moyens durables et écologiques pour contrôler les populations de moustiques et prévenir la propagation de maladies reste un enjeu majeur à l’échelle mondiale.
