Le Kenya, pivot économique de l’Afrique de l’Est, traverse une période de turbulences financières qui soulèvent des inquiétudes quant à sa dette publique croissante et ses conséquences sur l’économie nationale.
Les défis économiques du Kenya
La dette publique du Kenya, estimée à environ 80 milliards de dollars, représente près de 70 % de son Produit intérieur brut. Cette situation préoccupante, en partie due aux emprunts auprès de bailleurs de fonds internationaux comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et la Chine, soulève des interrogations sur la capacité du pays à rembourser ses dettes sans impacter négativement sa population et son économie.
- Le président William Ruto, confronté à un déficit budgétaire de 2,7 milliards de dollars, a suscité des réactions négatives en proposant de réduire ce déficit de moitié par des emprunts, sans préciser les sources de financement.
- Les récentes manifestations, déclenchées par la colère populaire face à la corruption et aux dépenses somptuaires des hauts fonctionnaires, ont contraint M. Ruto à promettre des mesures d’austérité, notamment la fermeture de nombreuses entreprises d’État et la réduction des financements des bureaux gouvernementaux.
Les perspectives économiques du pays
Les experts économiques au Kenya expriment leurs inquiétudes quant aux répercussions de nouveaux emprunts sur une économie déjà fragilisée. Certains, comme l’économiste Mbui Wagacha, appellent à une gestion plus rigoureuse des finances publiques et à une réforme du système budgétaire pour assurer une croissance économique durable.
- La population kenyane, déjà soumise à des pressions financières croissantes, rejette les tentatives d’augmentation des impôts, ce qui complique la tâche du gouvernement pour augmenter ses recettes sans alourdir le fardeau des contribuables.
- Les propositions visant à favoriser l’emploi, notamment en facilitant l’accès au crédit pour les entreprises et en réduisant la fiscalité, font partie des recommandations pour relancer l’économie et lutter contre le chômage, en particulier parmi les jeunes.
Le Fonds monétaire international (FMI), malgré son rôle dans les recommandations fiscales controversées, affirme son soutien au Kenya pour surmonter ses difficultés économiques. Cependant, les appels se multiplient pour que le FMI s’implique davantage en tant que partenaire de développement pour le pays.
Face aux défis financiers et économiques actuels, le Kenya se trouve à un tournant crucial où des décisions majeures devront être prises pour assurer sa stabilité financière et promouvoir une croissance économique inclusive et durable.