Les Nigérians sont confrontés à l’une des pires crises économiques en Afrique de l’Ouest, marquée par une inflation galopante et une dépréciation significative de leur monnaie locale face au dollar américain, déclenchant mécontentement et manifestations à l’échelle nationale.
Une inflation record
Les données gouvernementales récentes ont révélé que le taux d’inflation a bondi à 29,9 % en janvier, atteignant son niveau le plus élevé depuis 1996. Cette augmentation est principalement attribuée à la hausse des prix des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées.
Une monnaie en déroute
Le naira a chuté à 1 524 nairas pour 1 dollar, ce qui représente une perte de valeur de 230 % au cours de la dernière année. Cette dépréciation aggrave la situation économique du pays, impactant les revenus et les économies des citoyens.
Les causes de la crise
Les difficultés économiques se sont intensifiées avec la suppression des subventions sur le gaz, entraînant une augmentation des prix et des tarifs de transport triplés. Le Nigeria, avec sa population de plus de 210 millions d’habitants, repose fortement sur les importations pour répondre aux besoins quotidiens de ses citoyens, augmentant sa vulnérabilité aux chocs externes.
La forte dépendance du pays vis-à-vis du pétrole brut a également contribué à la crise, les prix du pétrole ayant chuté en 2014. Les autorités ont puisé dans les réserves de change pour tenter de stabiliser la monnaie, mais les multiples taux de change ont persisté, entraînant une instabilité économique.
Les mesures gouvernementales
Le président Bola Tinubu a pris des mesures audacieuses pour redresser l’économie en difficulté, mettant fin aux subventions sur le gaz et unifiant les taux de change. Cependant, des critiques émergent, soulignant le manque d’alternatives pour les citoyens et la nécessité d’une action plus cohérente du gouvernement.
Impact sur la population
Les effets de la crise se font sentir de manière dévastatrice, avec une augmentation de la faim et des difficultés d’accès à la nourriture pour de nombreuses familles. Les manifestations réprimées et les conditions de vie précaires s’aggravent, surtout dans les zones de conflit du nord du pays.
Actions d’atténuation
En réponse à la crise, le gouvernement prévoit de libérer des réserves gouvernementales de produits alimentaires et de mettre en place un conseil des produits de base pour réguler les prix des biens de première nécessité. Cependant, la route vers la stabilité économique reste semée d’embûches et de défis à relever.