L’une des autorités libyennes en conflit a démis le gouverneur de la banque centrale du pays, une décision risquant d’exacerber les tensions dans ce pays d’Afrique du Nord fragmenté.
L’éviction du gouverneur de la Banque Centrale de Libye
Le conseil présidentiel de Tripoli, soutenu par le gouvernement du Premier ministre Abdul Hamid Dbeibah contrôlant l’ouest de la Libye, a limogé le gouverneur Sadiq al-Kabir et nommé Mohamed Abdul Salam al-Shukri à sa place, selon un décret publié dimanche soir. Al-Kabir était en poste depuis octobre 2011, au lendemain du renversement de Mouammar Kadhafi, et avait accumulé une influence considérable, mais était critiqué pour sa gestion des finances publiques.
La situation politique et économique en Libye
- La Libye, riche en pétrole, est divisée entre un gouvernement soutenu par l’ONU à Tripoli et des autorités rivales à l’est, chaque camp bénéficiant du soutien de différents groupes armés et gouvernements étrangers.
- La Banque centrale de Libye, dépositaire des revenus pétroliers annuels et des réserves de change du pays, s’est fragmentée le long des lignes politiques en 2014, avec un siège à Tripoli et une branche orientale à Benghazi.
La destitution d’Al-Kabir a été contestée par le parlement de l’est libyen et le Conseil suprême de l’État, basé à Tripoli, arguant qu’elle ne respectait pas les règlements intérimaires convenus lors des pourparlers de réunification du pays sous l’égide de l’ONU.
Les enjeux autour de la Banque Centrale de Libye
La gestion de la banque centrale est cruciale pour l’économie libyenne, étant donné son rôle dans la gestion des importants flux financiers du secteur pétrolier du pays. Cette décision de limogeage suscite des inquiétudes quant à la stabilité financière et politique du pays déjà fragilisé par des années de conflit.
Les réactions et le futur de la banque centrale
- Alors que le gouverneur limogé n’a pas encore réagi à cette décision, la communauté internationale suit de près l’évolution de la situation en Libye.
- La nomination d’un nouveau gouverneur soulève des questions quant à la légitimité de cette action et à son impact sur l’économie libyenne déjà en difficulté.
Il est crucial que les autorités libyennes œuvrent à garantir la stabilité de la Banque centrale de Libye pour éviter une détérioration supplémentaire de la situation économique du pays et pour promouvoir un environnement propice à la réconciliation et à la reconstruction nationale.