Le président ghanéen reconsidère la signature du projet de loi anti-LGBTQ+
Des enjeux économiques majeurs en jeu
Le président Nana Akufo-Addo a récemment manifesté son hésitation à signer le projet de loi anti-LGBTQ+ adopté par le Parlement ghanéen, en attendant une décision de la Cour suprême sur sa légalité. Cette position fait suite à des avertissements du ministère des Finances concernant les conséquences financières potentielles pour le Ghana. En effet, le pays pourrait perdre jusqu’à 4 milliards de dollars de financement du Fonds Monétaire International, crucial pour son budget et son économie fragilisée par une forte inflation et une dépréciation de sa monnaie.
Contestation du projet de loi et réactions internationales
Le projet de loi controversé prévoit des peines de prison allant jusqu’à cinq ans pour la promotion de l’homosexualité, suscitant une vive opposition de la part des groupes de défense des droits de l’homme, tant locaux qu’internationaux. Alors que les deux principaux partis politiques du Ghana ont soutenu ce texte, le président Akufo-Addo semble désormais soucieux de l’impact potentiellement négatif de cette législation sur les relations diplomatiques et la réputation du Ghana en matière de droits de l’homme.
Les critiques émanant du Royaume-Uni et des États-Unis ainsi que les préoccupations exprimées par la communauté diplomatique ont poussé le chef de l’État à prendre en considération ces aspects internationaux. Il a souligné l’importance de défendre les droits fondamentaux, affirmant que le projet de loi pourrait compromettre le bilan favorable du Ghana en matière de respect des libertés individuelles et de l’État de droit.
Confronté à des pressions tant internes qu’externes, Nana Akufo-Addo s’efforce de concilier les attentes de la population ghanéenne et les impératifs économiques ainsi que les préoccupations humanitaires et diplomatiques.