L’ex-rebelle libérien Kunti Kamara a été condamné en appel à 30 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Paris pour des actes de torture et de barbarie inhumains perpétrés lors de la première guerre civile au Liberia de 1989-1997.
Un passé sombre mis en lumière
**Kunti Kamara**, ancien commandant de l’Ulimo, le Mouvement uni de libération pour la démocratie, a été reconnu coupable d’avoir commis une série d’actes odieux contre des civils au Liberia. Surnommé le « Commanding Officer Kundi », il aurait notamment torturé et tué un enseignant dont il aurait mangé le cœur, ainsi que ordonné l’exécution d’une femme accusée de sorcellerie, et imposé des marches forcées à la population entre 1993 et 1994.
Justice rendue malgré les années écoulées
En 2022, Kunti Kamara avait déjà été condamné à la prison à vie en première instance lors d’un procès historique fondé sur la « compétence universelle » de la France en matière de jugement des crimes les plus graves commis à l’étranger. Son arrestation en septembre 2018 à Bobigny a fait suite à une plainte de l’ONG Civitas Maxima, marquant ainsi un tournant dans la lutte contre l’impunité des auteurs de crimes de guerre.
À présent résident en France en tant que réfugié politique, statut obtenu après avoir dissimulé son passé lorsqu’il résidait aux Pays-Bas, Kunti Kamara, âgé de 49 ans, rejette toujours les accusations portées contre lui, se proclamant innocent malgré les preuves accablantes présentées lors du procès.
Le conflit libérien, qui a engendré la mort de 250 000 personnes, a laissé de profondes cicatrices dans le pays. Le président Joseph Boakai a récemment donné son feu vert à la création d’un tribunal spécial chargé de rendre justice aux victimes des exactions commises durant cette période sombre de l’histoire libérienne.
Impact de la condamnation
La condamnation de Kunti Kamara à 30 ans de réclusion criminelle en appel envoie un message fort quant à la volonté de la justice internationale de poursuivre et condamner les responsables de crimes de guerre, même des décennies après les faits. Cela souligne également l’importance de la compétence universelle et de la coopération entre les États pour combattre l’impunité des auteurs de violations graves des droits de l’homme.







