La galeriste tunisienne de renom, Selma Feriani, a récemment ouvert un nouvel espace de 800 m² à Tunis, dans le but de promouvoir l’art contemporain tunisien sur la scène internationale. Sa galerie représente l’artiste Nidhal Chamekh depuis sa création en 2009, et elle a choisi d’inaugurer son nouvel espace avec une exposition personnelle de cet artiste engagé.
Une exposition liée à l’histoire tunisienne
L’exposition, intitulée « Et si Carthage ? », explore l’histoire de la Tunisie, de l’antiquité romaine à la migration contemporaine. Le titre de l’exposition fait référence à un discours prononcé par le philosophe martiniquais Edouard Glissant en Tunisie en 2005, dans lequel il s’interrogeait sur le devenir de Carthage, ancienne cité punique aujourd’hui réduite à des ruines.
Nidhal Chamekh utilise différentes formes d’art pour illustrer cette exploration historique. Des panneaux graphiques, des collages et des sculptures sont exposés, donnant aux visiteurs un aperçu visuel de l’histoire de la Tunisie et des liens entre l’antiquité romaine, la colonisation européenne et les migrations africaines contemporaines.
Une remise en question de l’histoire
Nidhal Chamekh remet en question le récit traditionnel de l’histoire de la Tunisie, en mettant en évidence les similitudes entre l’empire romain et la colonisation européenne du continent africain. Il souligne que les objectifs de ces deux puissances étaient similaires : « civiliser » les peuples considérés comme « barbares ».
L’artiste critique également la façon dont la France et l’Italie, par exemple, se sont présentés comme les « héritiers de Rome », en utilisant l’antiquité romaine comme un moyen de légitimer leur présence en Afrique.
Une exposition engagée et actuelle
L’exposition de Nidhal Chamekh est importante non seulement du point de vue artistique, mais aussi d’un point de vue social et politique. Elle met en évidence les répercussions de l’histoire sur le présent et soulève des questions sur l’identité, la migration et les relations entre l’Afrique et l’Europe.
En reliant l’époque de la destruction de Carthage par les Romains avec les migrations contemporaines de l’Afrique vers l’Europe, l’artiste invite également à une réflexion sur les conséquences à long terme des événements historiques.
L’exposition « Et si Carthage ? » restera ouverte jusqu’à la fin du mois de mars à Tunis. Elle offre aux visiteurs une occasion unique de découvrir l’œuvre engagée de Nidhal Chamekh et d’explorer les liens entre histoire, art et société.







