La dette publique mondiale a atteint un niveau record de 97 000 milliards de dollars en 2022, selon les Nations unies, mettant en évidence une situation alarmante qui impacte particulièrement les pays en développement. Cette dette croissante entrave leur capacité à financer des services publics essentiels tels que les soins de santé, l’éducation et la lutte contre le changement climatique.
Un fardeau écrasant pour les pays en développement
Les pays en développement, abritant plus de 3,3 milliards de personnes, se retrouvent dans une situation critique où un sur trois dépense davantage pour rembourser les intérêts de leur dette que pour investir dans des secteurs clés du développement humain comme la santé, l’éducation et l’environnement.
- En 2023, la dette publique des pays en développement devrait grimper à 29 000 milliards de dollars, représentant environ 30% de la dette mondiale, contre 16% en 2010, d’après les données de l’ONU.
- Les économies africaines sont particulièrement touchées, avec une dette publique atteignant 62% de leur production économique en 2022, suite à des chocs mondiaux ayant fragilisé la région.
Des défis accrus pesant sur les économies mondiales
Les chiffres alarmants ne se limitent pas aux pays en développement. La dette publique mondiale progresse à un rythme inquiétant, enregistrant une croissance deux fois plus rapide dans les pays en développement que dans les nations plus riches, selon le Bureau des Nations unies pour le commerce et le développement.
- Les États-Unis, la Chine et le Japon figurent parmi les pays les plus endettés, avec respectivement plus de 33 000 milliards, 15 000 milliards et 10 600 milliards de dollars de dette publique en 2022.
- Les intérêts sur la dette publique ont connu une augmentation significative, s’élevant à 847 milliards de dollars l’année dernière, en hausse de 26% par rapport à l’année précédente.
Face à cette situation critique, des appels à des mesures d’allègement de la dette se multiplient, notamment avec l’implication de dirigeants mondiaux tels que le président américain Joe Biden et le président kenyan William Ruto, soulignant la nécessité de soutenir les pays en développement en réduisant le fardeau de la dette et en facilitant l’accès au financement.
Des initiatives pour alléger le fardeau de la dette
Dans le cadre de ces efforts, un projet de loi de financement de 1 200 milliards de dollars adopté par le Congrès américain permet aux États-Unis de contribuer jusqu’à 21 milliards de dollars à un fonds fiduciaire du Fonds monétaire international, offrant des prêts sans intérêt pour soutenir les pays à faible revenu.
- L’Union africaine, récemment devenue membre permanent du G20, joue un rôle croissant dans ce débat, avec l’Afrique du Sud prête à défendre les intérêts des marchés émergents lors de sa présidence du G20 en décembre.
- Les appels à une refonte de l’architecture financière internationale pour garantir un développement durable pour tous résonnent de plus en plus au sein des organisations internationales concernées.