Le Sénat kényan a voté en faveur de la destitution du vice-président Rigathi Gachagua jeudi, suite à un procès pour corruption et autres allégations, quelques heures après son hospitalisation pour des douleurs thoraciques.
Les détails de la destitution
Les sénateurs ont approuvé cinq des onze motifs de mise en accusation de M. Gachagua, le premier vice-président en exercice à être démis de ses fonctions dans le cadre d’une procédure de mise en accusation. Le vote sur le premier chef d’accusation a largement dépassé la majorité des deux tiers nécessaire, avec un score de 54 à 13. La semaine précédente, l’Assemblée nationale avait également voté en faveur de la destitution du vice-président.
Les accusations contre M. Gachagua
M. Gachagua est accusé de corruption, d’incitation aux divisions ethniques et de soutien aux manifestations antigouvernementales qui ont abouti à des incidents au Parlement. Ces accusations ont mis en lumière les désaccords politiques au sein du parti au pouvoir du président William Ruto, ainsi que les tensions entre Ruto et Gachagua concernant les politiques gouvernementales, notamment en ce qui concerne les délocalisations lors des inondations.
- Insurbordination : Le vice-président s’est opposé à la politique gouvernementale sur les délocalisations forcées après des inondations.
- Corruption : Des allégations de corruption pesaient également contre lui.
- Divisions ethniques et soutien aux manifestations : Il est accusé d’avoir encouragé les divisions ethniques et soutenu des manifestations contre le gouvernement.
Lors de sa défense devant l’Assemblée, M. Gachagua a affirmé que la motion de destitution avait reçu l’aval du président, appelant les législateurs à prendre leur décision de manière indépendante. Le président Ruto n’a pas réagi publiquement à cette destitution. Son avocat a indiqué que le vice-président souffrait de douleurs thoraciques intenses nécessitant un repos complet.
La destitution du vice-président Gachagua marque un moment historique pour le Kenya, suscitant des interrogations sur l’avenir politique du pays et les implications pour le parti au pouvoir ainsi que pour les relations au sein du gouvernement.