Mercredi soir, un petit auditorium de Port-d’Espagne, la capitale côtière de Trinidad-et-Tobago, a été le théâtre d’un débat animé sur les statues et monuments coloniaux. Les figures historiques comme Christophe Colomb ont été scrutées dans une discussion marquée par rires, applaudissements et éclats de voix.
Débat sur les statues coloniales à Trinidad-et-Tobago
Le gouvernement avait sollicité les avis des habitants des deux îles de l’est des Caraïbes concernant le retrait des statues, panneaux et monuments liés à l’époque coloniale. Au micro, des représentants d’origines variées – africaine, européenne et autochtone – ont partagé leurs points de vue.
- Certains ont proposé de déplacer la statue de Colomb dans un musée.
- D’autres ont plaidé pour sa destruction totale, suggérant même que les citoyens puissent marcher sur les débris.
- Un intervenant a proposé la création d’une « place des infâmes » pour regrouper les statues de figures coloniales.
La majorité des intervenants, au nombre de plus de vingt, ainsi que de nombreux commentateurs en ligne, ont soutenu la suppression des symboles coloniaux. Zakiya Uzoma-Wadada, présidente exécutive du Comité de soutien à l’émancipation des îles, a souligné l’importance d’évoluer dans un espace qui reflète les valeurs actuelles du pays après des décennies d’indépendance.
Trinidad-et-Tobago face à son héritage colonial
Ce débat s’inscrit dans un mouvement mondial visant à éliminer les symboles coloniaux. Trinidad-et-Tobago se questionne sur son passé et l’héritage à transmettre aux futures générations, comme en témoigne la récente refonte des armoiries nationales pour remplacer les navires de Christophe Colomb par le steelpan, symbole emblématique local.
- Eric Lewis, membre des Premiers Peuples, a appelé à retirer l’image de la reine des armoiries nationales.
- Malgré les débats, une statue de Christophe Colomb trône encore à Port-d’Espagne, suscitant controverses et remises en question sur son maintien.
Prochainement, le débat se déplacera sur l’île sœur de Tobago, avec près de 200 propositions adressées au gouvernement pour décider des actions à entreprendre.