Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a récemment annoncé la composition d’un nouveau cabinet incluant sept partis différents, marquant ainsi un accord historique de partage du pouvoir suite à la perte de la majorité parlementaire de l’African National Congress (ANC) lors des récentes élections en Afrique du Sud.
Un cabinet multipartite inédit en Afrique du Sud
Après 30 ans de domination de l’ANC, ce nouveau cabinet multipartite représente un territoire politique inexploré pour le pays le plus industrialisé du continent africain. Cette coalition, fruit de négociations intenses, vise à unir des partis aux visions politiques parfois divergentes pour travailler ensemble au profit du pays.
- Composition de la coalition :
- 11 partis au total, dont l’ANC et la principale opposition, la Democratic Alliance (DA), occupent des postes ministériels.
- L’ANC conserve la majorité des postes ministériels avec 20 sur 32, incluant des postes clés tels que les Finances, le Commerce et l’Industrie, ou encore les Affaires étrangères.
- La DA obtient six postes ministériels, dont celui de ministre de l’Agriculture.
Défis économiques et idéologiques à relever
L’ANC défend sa politique d’Empowerment économique des Noirs, tandis que la DA souhaite supprimer cette mesure jugée discriminatoire. La coalition doit trouver des terrains d’entente malgré ces divergences, avec des tests probants à venir dans les domaines du Commerce et de l’Industrie.
- Connotations raciales :
- Les désaccords économiques s’accompagnent de tensions historiques autour des questions raciales, l’ANC représentant la majorité noire et la DA étant perçue comme centrée sur les intérêts blancs, bien que cette vision soit contestée.
- Le Freedom Front Plus, parti représentant les Blancs, fait son entrée au sein du cabinet, posant un défi supplémentaire quant à la gestion des clivages raciaux dans le gouvernement sud-africain.
Ces défis de gouvernance s’ajoutent à une situation socio-économique précaire en Afrique du Sud, caractérisée par des taux élevés de chômage, d’inégalités et de criminalité violente, ainsi que des services publics défaillants, mettant en lumière les enjeux urgents à résoudre pour la coalition gouvernementale.
Des enjeux majeurs à surmonter
Malgré les promesses de collaboration entre l’ANC et la DA, la coalition devra faire face à des défis complexes pour répondre aux attentes des Sud-Africains et relever le niveau de gouvernance du pays, tout en surmontant les clivages politiques et raciaux profondément ancrés dans l’histoire de l’Afrique du Sud.