Le Congrès national africain (ANC) d’Afrique du Sud a annoncé jeudi la conclusion d’un accord d’envergure avec le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), et d’autres formations politiques en vue de former un gouvernement de coalition. Cette initiative vise à résoudre l’impasse politique consécutive à la perte de la majorité parlementaire historique de l’ANC lors des récentes élections.
Un accord pour une transition politique
Cette décision intervient à la veille de la première séance du nouveau Parlement sud-africain, durant laquelle les parlementaires doivent élire un président. Pour garantir la réélection de Cyril Ramaphosa pour un second et dernier mandat, l’ANC doit obtenir le soutien des autres partis politiques engagés dans cette coalition.
Une avancée significative pour l’ANC
Le secrétaire général de l’ANC, Fikile Mbalula, a confirmé que l’ANC, la DA et d’autres partis ont convenu du principe fondamental de former un « gouvernement d’unité nationale ». Les détails de cet accord sont encore en cours de finalisation et devraient être rendus publics dans les prochains jours. Cette avancée est perçue comme majeure par le parti au pouvoir.
- L’ANC a perdu sa majorité parlementaire pour la première fois depuis la fin de l’apartheid en 1994, lors des élections du 29 mai dernier, remportant 40 % des voix contre 21 % pour l’Alliance démocratique. Ensemble, ces deux partis détiendraient une majorité claire au Parlement, leur permettant de gouverner et de réélire Ramaphosa, une fois l’accord finalisé.
- Le Parti de la liberté Inkatha a déjà exprimé sa volonté de rejoindre ce gouvernement d’unité, contrairement aux Combattants pour la liberté économique (EFF) et au nouveau Parti MK de l’ancien président Jacob Zuma qui ont décliné l’invitation.
Un processus de consultation en cours
Fikile Mbalula a souligné que l’ANC avait entamé des discussions avec les 17 autres partis représentés au Parlement, les invitant à rejoindre cette coalition. Certains partis ont cependant refusé cette proposition. La constitution sud-africaine exige que le Parlement élise un président dans les 14 jours suivant la proclamation officielle des résultats des élections, fixant ainsi la date limite à dimanche.
- L’Afrique du Sud n’a jamais connu de gouvernement de coalition au niveau national en trois décennies de démocratie post-apartheid. Cette évolution marque un tournant historique dans le paysage politique du pays, ouvrant la voie à une nouvelle ère de gouvernance partagée.
- Le Parlement a été convoqué pour se réunir vendredi afin de respecter l’échéance constitutionnelle, témoignant de l’urgence de cette transition politique.