Le scandale des malversations financières présumées impliquant Choguel Maïga secoue le Mali. Le rapport du Bureau du Vérificateur Général (BVG) révèle des irrégularités alarmantes.
Les accusations contre l’ancien Premier ministre malien
Le rapport du BVG, long de 113 pages, met en lumière des irrégularités administratives et financières durant le mandat de Choguel Maïga à la tête du gouvernement malien. Bien que certaines des accusations concernent des périodes antérieures à sa prise de fonction en juin 2021, plusieurs points soulèvent des questions sur sa gestion des finances publiques.
Les principales irrégularités relevées
Le document pointe du doigt plusieurs anomalies financières, notamment :
- Un prêt irrégulier de plus de 20 milliards de FCFA (30 millions d’euros) au Trésor public en avril 2020
- Des dépenses indues au profit du personnel, s’élevant à près de 13 millions de FCFA
- Le non-reversement de redevances destinées à l’ORTM pour plus de 92 millions de FCFA
- Des équipements manquants dans des écoles pour près de 15 millions de FCFA
Des dépenses personnelles contestées
Le rapport met particulièrement en cause des dépenses liées directement à Choguel Maïga. Deux déplacements de l’ancien Premier ministre en décembre 2023 sont pointés du doigt :
| Type de dépense | Montant (FCFA) | Équivalent en euros |
|---|---|---|
| Frais de mission indus | 12 millions | 18 300 |
| Dépenses de souveraineté non prévues | 35 millions | 53 300 |
Ces sommes auraient servi à financer l’importante délégation personnelle de l’ancien chef du gouvernement lors de cérémonies à Konobougou et Dalala.
Les implications politiques du scandale Choguel Maïga
Les accusations de malversations financières contre Choguel Maïga s’inscrivent dans un contexte politique tendu au Mali. Limogé de son poste de Premier ministre en novembre 2024, Maïga entretient des relations difficiles avec les militaires au pouvoir.
Une lutte contre la corruption ou un règlement de comptes ?
La publication de ce rapport soulève des questions sur les motivations réelles derrière ces révélations. D’un côté, la lutte contre la corruption et les détournements de fonds publics est une priorité affichée des autorités de transition, répondant à une attente forte de la population malienne. De l’autre, le timing et les circonstances de cette enquête laissent planer le doute sur un possible règlement de comptes politique.
Les ambitions politiques de Choguel Maïga en jeu
L’ancien Premier ministre ne cache pas ses ambitions politiques, allant jusqu’à évoquer une possible candidature présidentielle selon certains observateurs. Ces accusations de malversations financières pourraient sérieusement compromettre son avenir politique et affaiblir sa position face aux militaires au pouvoir.
Les réactions et les suites attendues
Face à ces accusations, l’entourage de Choguel Maïga dénonce un complot et rappelle que l’ancien Premier ministre avait déjà évoqué ce dossier début décembre, assurant avoir « une conscience claire ». Malgré les rumeurs, aucune convocation par la Cour suprême n’a été confirmée à ce jour.
Les prochaines étapes judiciaires
Le Bureau du Vérificateur Général a transmis ses « dénonciations de faits » à la section des comptes de la Cour suprême. Des suites judiciaires sont donc probables, même si leur nature exacte reste à déterminer. Cette affaire pourrait marquer un tournant dans la vie politique malienne et dans la lutte contre la corruption au sein des plus hautes sphères de l’État.
L’impact sur la transition politique au Mali
Ce scandale de malversations financières impliquant Choguel Maïga pourrait avoir des répercussions importantes sur le processus de transition politique en cours au Mali. Il fragilise la crédibilité des acteurs politiques impliqués dans la gestion du pays et pourrait renforcer la position des militaires au pouvoir.
Les enjeux pour l’avenir du Mali
L’affaire Choguel Maïga soulève des questions cruciales sur la gouvernance et la gestion des finances publiques au Mali. Elle met en lumière la nécessité de renforcer les mécanismes de contrôle et de transparence dans l’administration malienne. La manière dont cette affaire sera traitée pourrait avoir un impact significatif sur la confiance des citoyens envers leurs institutions et sur l’image du pays à l’international.
Alors que le Mali fait face à de nombreux défis sécuritaires et économiques, ce scandale de malversations financières vient s’ajouter aux difficultés auxquelles le pays est confronté. La résolution de cette affaire et les réformes qui pourraient en découler seront déterminantes pour l’avenir politique et économique du Mali.







