Chaque été, depuis une décennie, le paisible village de Staro Zhelezare en Bulgarie devient le théâtre d’un festival artistique unique. Des artistes de rue, munis de pinceaux et de palettes, se réunissent pour décorer les murs et les clôtures du village avec des graffitis représentants des visages célèbres du passé et du présent. L’un des artistes et fondateur de ce festival, Ventsislav Piriankov, a récemment terminé un portrait de Marilyn Monroe.
Une galerie d’art en plein air engagée
Ventsislav Piriankov et sa sœur Katarzyna, organisent chaque année ce projet. Ils enseignent dans une école d’art de la ville polonaise de Poznan et invitent régulièrement leurs étudiants en Bulgarie pour créer une galerie d’art en plein air avec des graffitis à la Banksy. Ventsislav explique : « Nous adressons toujours le message au subconscient du spectateur. Nous les laissons en tirer leur propre interprétation, personnelle et individuelle. En tant qu’artistes de rue, nous faisons souvent preuve de satire, nous sommes des bouffons, des petits clowns. Nous donnons simplement une provocation, un appât, nous faisons allusion à certaines choses, mais nous n’envoyons pas de messages directs, nous restons à l’écart du concret, de l’exact, et de la propagande. »
Un lien harmonieux entre art et vie villageoise
Le festival trouve ses racines dans l’histoire familiale de Ventsislav, dont les grands-parents habitaient l’une des maisons du village, aujourd’hui transformée en centre d’art. Il règne une sorte d’harmonie entre la vie du village et ces fresques murales. Les passants comme les habitants sont toujours ravis de croiser le regard de Trump, Kadhafi, ou Fidel Castro… Une touriste italienne le décrit comme « magique » et souligne l’aspect engagé de ces œuvres qui abordent des thèmes politiques et historiques.
- Les dessins sont excellents et s’améliorent d’année en année. Notre village attire les touristes. Des groupes de touristes viennent ici spécialement pour nous rendre visite. Nous sommes célèbres dans le monde entier, d’après ce que j’ai compris. – Rangel Krachmarov, habitant de Staro Zhelezare
Aujourd’hui, ce petit village bulgare, situé au cœur de campagnes appauvries et dépeuplées malgré l’adhésion de la Bulgarie à l’Union européenne en 2007, est devenu la capitale européenne du graffiti.