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Afrique du Sud : le pacte surprise de l’ANC pour sauver Ramaphosa

L'accord gouvernemental de l'ANC en Afrique du Sud marque un tournant politique majeur. Le parti au pouvoir s'allie avec sept partis d'opposition pour maintenir sa majorité face au déclin électoral. Cette coalition inattendue, annoncée à moins d'un an des élections de 2024, suscite des interrogations sur sa viabilité et son impact sur l'avenir du pays
Leaders sud-africains en discussion, symbolisant l'Accord gouvernemental de l'ANC, avec Table Mountain en arrière-plan.

Dans une manœuvre politique inattendue, l’African National Congress (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud depuis la fin de l’apartheid, a conclu un accord de coalition avec plusieurs partis d’opposition. Cette alliance stratégique, annoncée le 13 juin, vise à maintenir le président Cyril Ramaphosa à la tête du pays après les élections générales prévues en 2024.

Ce pacte surprise intervient dans un contexte de déclin électoral pour l’ANC, qui fait face à une érosion constante de sa popularité depuis plusieurs années. Les sondages récents prédisent que le parti pourrait, pour la première fois de son histoire, passer sous la barre symbolique des 50% des suffrages lors du prochain scrutin.

L’accord de coalition, baptisé « Pacte pour l’Afrique du Sud », réunit l’ANC et sept partis d’opposition, dont certains sont issus de la gauche radicale. Parmi eux, on trouve notamment le Parti africain pour la transformation (ATM) et le Parti Al Jama-ah, deux formations politiques qui avaient auparavant soutenu une motion de destitution contre Ramaphosa.

Cette alliance hétéroclite soulève de nombreuses questions quant à sa viabilité et ses implications pour l’avenir politique de l’Afrique du Sud. Les observateurs s’interrogent sur la capacité de ces partis aux idéologies parfois divergentes à travailler ensemble de manière cohérente et efficace.

Le timing de cette annonce est particulièrement crucial, intervenant à moins d’un an des élections générales. Il témoigne de la volonté de l’ANC de se positionner en amont du scrutin et de rassurer ses électeurs sur sa capacité à maintenir le pouvoir, malgré les défis auxquels le parti est confronté.

Cyril Ramaphosa, qui a succédé à Jacob Zuma en 2018, voit dans cet accord une opportunité de consolider sa position et de poursuivre ses réformes économiques et sociales. Cependant, certains analystes craignent que cette coalition ne contraigne le président à faire des concessions importantes sur son programme, potentiellement au détriment de ses objectifs initiaux.

L’opposition, notamment la Democratic Alliance (DA) et les Economic Freedom Fighters (EFF), a vivement critiqué cette manœuvre, la qualifiant de « désespérée » et d’anti-démocratique. Ils accusent l’ANC de tenter de se maintenir au pouvoir par tous les moyens, plutôt que de se concentrer sur la résolution des problèmes structurels du pays.

En effet, l’Afrique du Sud fait face à de nombreux défis, notamment un chômage endémique, des inégalités persistantes et une croissance économique atone. La capacité de cette nouvelle coalition à apporter des réponses concrètes à ces enjeux sera déterminante pour son succès et sa légitimité auprès de la population sud-africaine.

Ce pacte surprise de l’ANC marque un tournant dans la vie politique sud-africaine et pourrait redéfinir les équilibres de pouvoir dans le pays. Alors que le compte à rebours avant les élections de 2024 est lancé, tous les regards sont désormais tournés vers cette alliance inédite et ses potentielles répercussions sur l’avenir de la nation arc-en-ciel.

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