L’armée tchadienne est accusée d’avoir causé la mort de plusieurs détenus suite à des manifestations en octobre 2022, selon un rapport de Human Rights Watch publié mardi.
Détentions et décès des détenus
Au moins dix personnes sont décédées, dont six à la prison de Koro Toro, après avoir été arrêtées lors des manifestations contre la prolongation du pouvoir du dirigeant intérimaire Mahamat Deby Itno au Tchad. Le bilan réel est potentiellement plus élevé, d’après l’organisation.
- Quatre personnes sont décédées en route vers la prison de Koro Toro.
- Six autres ont succombé une fois sur place.
- Le lieu du décès d’un dixième individu reste incertain.
Les forces de sécurité avaient fait usage de balles réelles, causant la mort d’au moins 60 manifestants, lors de ces événements sans précédent dans le pays d’Afrique centrale.
Détentions illégales et mauvais traitements
Des centaines de manifestants ont été emmenés à Koro Toro, située à 600 km de la capitale N’djamena, où Human Rights Watch dénonce des détentions illégales, des mauvais traitements et des décès en détention.
- Les détenus ont été emprisonnés illégalement et maltraités lors de leur transfert vers la prison.
- Des témoins rapportent que les corps des personnes décédées ont été jetés des camions.
- La prison est sous contrôle militaire, avec des prisonniers liés à Boko Haram impliqués dans l’administration quotidienne, infligeant des sévices aux autres détenus.
Human Rights Watch appelle à une enquête pour mettre fin à l’impunité des responsables de ces abus et demande la fermeture d’infrastructures inadaptées à Koro Toro.
Position du gouvernement tchadien
Le gouvernement tchadien justifie les détentions en évoquant une situation d’insurrection durant les manifestations de 2022. Cependant, des activistes dénoncent des conditions inhumaines à Koro Toro, qualifiant cet établissement de prison l’une des plus dangereuses du pays.
- Des détenus enchainés et soumis à des traitements cruels ont été signalés.
- Un activiste libéré a décrit des conditions inhumaines, avec des prisonniers blessés par balles sans accès aux soins médicaux.
- Le gouvernement tchadien nie toute violation des droits de l’homme, malgré les témoignages accablants.
Ces événements soulignent les enjeux autour des droits de l’homme et de la justice au Tchad, un pays marqué par des troubles politiques et des coups d’État militaires ces dernières années.